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Ann Sarah
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15 septembre 2006

Le refus du rejet

J'avais toujours cru que la vie se chargerais de m'apporter l'amour sans que je sache d'où il vient. Mais maintenant que je l'ai, je me questionne sur sa source universelle. J'avais toujours cru être une acharnée, aimer pour toujours et à jamais. J'avais cru que cela porterait ses fruits et j'ai eu raison. Mais je me questionne sur ma motivation, sur ce qui a fait que j'ai souhaité l'amour à tout prix. Une page est tournée dans ma vie, celle du refus de moi.

Je me suis acharnée sur lui et sur eux avant, si bien que je me suis rendue ridicule à mes propres yeux, prenant les petits «oui» pour des victoires et cherchant à les multiplier pour me faire croire à une véritable victoire. J'ai joué à l'athlète du 1% comme dirait mon ami Nicolas. Parce que j'ai appris en bas âge que pour être aimée il faut travailler fort et ne jamais lâcher. Comme toutes les petites filles ignorées par l'autorité masculine, (dans mon cas c'était grand-papa avec qui j'habitait), je profitait des rares exceptions, je me faisais princesse pour celui qui daignerait peut-être m'accorder quelques minutes sans cris ni bousculade. Quelque minutes pendant lesquelles le monde cessait de tourner, pendant lesquelles je pouvait lui montrer que je l'aimais malgré tout, uniquement pour ce qu'il était... et il était méchant avec moi, la plupart du temps.

Et je suis restée avec cette mauvaise stratégie de séduction. Et les hommes que j'ai connu se sont attachés non pas à moi mais à l'image que je leur renvoyais d'eux-mêmes. Et lui, j'ai continué à le voir comme un homme différent des autres, quelqun qui savait voir la vie à ma manière mais de façon plus globale encore. Comme si son regard épousait celui de Dieu.

Mais il ne m'a pas aimé, j'aurais voulu qu'il réagisse. Et maintenant je me sens coupable envers l'homme qui m'aime véritablement parce que tout va si vite. Je l'aime pourtant et je l'ai toujours aimé. Je m'accroche encore plus à moi comme si j'allais tomber. Tomber en amour...

Le vide sous mes pieds me fait terriblement peur. J'angoisse comme il y a quelque mois alors que je ne sentais plus rien autour, comme si le noir se jettait sur moi pour me couvrir de sa mort. Et aussi pour me dire que derrière il y a la lumière que je ne vois pas. Je suis subitement aveugle. Et mon souffle se fait rare et trop doux comme le vent effleurant la surface de l'eau. Je me retiens pour ne pas mourire et j'ai peur de ne pas mourrir...

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LE VIDE N'EST PAS LE NEANT
Ann Sarah
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