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Ann Sarah
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31 août 2006

Chez moi.

J'habite le quartier St-Jean-Baptiste, situé en haute ville à Québec. C'est un quartier populaire, un quartier famillial où tout les comercants se regrouppent pour fabriquer un sac de transport afin d'épargner à la planète quelque millions de sacs de plastiques. Un quartier où on va chez le pharmacien où on nous appelle par notre prénom. Un quartier un peu snob où je me plais bien, rempli d'artistes déchus ou en devenir ou encore totalement incompris. Et je retombe en amour avec le coin à chaque jour.

Imaginez hier soir, au crépuscule le bleu du ciel qui semble vouloir passer la nuit debout, à supporter les étoiles. Ce mince morceau de lune rouge encore près du sol, à une hauteur de poème au centre du ciel de ma rue, entre les murs du décor et les fils électriques. Sur le bord de ma fenêtre je respire cet air doux et frais de l'automne qui veut naître trop tôt... Et je l'entends, la clarinette d'un anonyme voisin qui tente désespérément d'imprégner à sa mémoire une pièce de jazz, et je le sens sur le point de réussir. Je sens venir le par coeur du morceau comme on sens venir l'orgasme d'un amoureux. Les notes semblent se glisser sur les courants de l'air qui caressent la rue, elles semblent vouloir remplacer la pluie qui nous a désertée uniquement pour cette nuit nous donnant le goût de vivre ensemble, tous dans le même quartier.

Nous sommes entassés les uns sur les autres sur des planchers de bois, entre des murs de briques et pour une fois heureux d'habiter la ville et ainsi de contribuer à l'économie d'espace... Cet espace si cher aux banlieues grises, sans couleurs et sans cette odeur de pain frais du matin, sans cette musique du soir et ces rires de la nuit... banlieu sans âme.

Près de l'église, la rue semble humide des gens qui èrent, le sourire au visage et la douceur des larmes dans leur tête, larmes qui n'ont pas encore leur place hors de nous, pas ce soir. Ce soir je ne laisse aucune idée sombre souiller mon histoire. Aucune raison de ternir cette lune rose chatouille mon corps de sa beauté. J'habite ici pour toujours et à jamais, pour l'instant...

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Commentaires
N
Quelle pouète tu fais, ma chère !!! Tout ce que tu écris est tellement vrai !
Ann Sarah
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